Tout « plaquer » pour nous installer dans la campagne française. Alessandro et moi, neurologue et traductrice, ce projet, nous l’avons toujours eu depuis notre rencontre en 1997. La destination de toutes nos vacances était la France, parcourue de long en large, en se baladant avec notre petite voiture.
A un moment donné, nous avons commencé à regarder autour de nous d’une manière plus concrète, afin de trouver la région sur laquelle concentrer notre attention et quand nous sommes arrivés, un peu par hasard, dans le Cantal, nous avons compris que c’était là que nous allions chercher la maison de nos rêves.
En 2006, parents d’une petite fille d’un an et demi, nous avons passé nos premières vacances non-itinérantes dans le Cantal et nos premières impressions se sont confirmées. Tout ce que nous aimions de la France, ce je-ne-sais-quoi qui nous donnait, à chaque fois que nous passions la frontière, l’impression de mieux respirer et de « mieux voir », était concentré au maximum dans le Cantal : le soin des petites choses, l’authenticité, une culture de la beauté et non pas la beauté comme privilège, la gastronomie du terroir, l’attachement à la terre et par-dessous tout, une nature intacte, à perte de vue.
Une année plus tard, un vol manqué de justesse à Paris nous a « contraints » à louer une voiture et à prolonger nos vacances de quelques jours, et sous prétexte d’aller dire bonjour à nos amis cantaliens, connus l’année précédente, nous avons pris quelque rendez-vous pour visiter des maisons. Juste pour se faire une idée…
Elle avait tout ce que nous recherchions: une source, un terrain suffisant, une vue à couper le souffle et rien devant qui gêne le regard, elle était isolée, mais pas trop, elle était en pierre, autour que des paysages vallonnées, elle datait d'avant la Révolution française, mais complètement rénovée avec goût et des matériaux de qualité - nous disait l'agent immobilier qui avait par contre oublié la clé - et elle disposait déjà d’un appartement séparé idéal pour nos chambres d’hôtes ! Bref, c’était elle! et nous ne l'avions même pas encore visitée à l'intérieur...
Trois jours et une trentaine d'appels de la cabine de Marcolès plus tard, c'est à dire en ce dimanche de la fin de 2007, nous nous serions retrouvés dans notre appartement milanais à regarder un film si nous n’avions pas raté cet avion. Alors que non, nous étions à l’Auberge du Porche pour signer un compromis de vente, sous le regard intrigué et excité de la propriétaire, la mythique Jaquie. « Des italiens qui débarquent à Marcolès ! Ce soir j’en aurai une belle à raconter à la Catie », lisait-on sur son visage.
Le 19 mars 2009, parents d'un deuxième petit, notre nouvelle vie a commencé. Certaines choses se sont déroulées selon nos plans, d’autres ont exigé un effort et une énergie plus intenses que prévu, d’autres ont dépassé nos espérances les plus optimistes, mais jamais on aurait imaginé que ce métier que la vie a mis sur notre chemin - et l'échange humain qui va avec - nous donnerait autant de joie et de satisfaction au quotidien !